Les voyages de James Cook

Premier Voyage(1768-1771)

Océan Pacifique

En 1768, la Royal Society charge James Cook, à bord du HMB Endeavour, d'explorer l'océan Pacifique sud avec pour principales missions l'observation du transit de Vénus du 3 juin 1769 et la recherche d'un hypothétique continent austral. Selon les savants, ce continent se serait trouvé dans les hautes latitudes au sud de cet océan, mais Cook ne le découvrira pas. Il était d'ailleurs sceptique quant à son existence et, dans son journal, confronte ses explorations avec les témoignages rapportés par les explorateurs précédents.

HMB Endeavour

L'Endeavour était un trois-mâts barque du même type de ceux que Cook avait déjà commandés, embarcation solide et idéale en termes de capacité de stockage ainsi que pour son faible tirant d'eau, qualité indispensable pour s'approcher des nombreux récifs et archipels du Pacifique. Après avoir passé le cap Horn, il débarqua à Tahiti le 13 avril 1769, où il fit construire un petit fort et un observatoire en prévision du transit de Vénus. L'observation, dirigée par Charles Green, assistant du nouvel astronome royal Nevil Maskelyne, avait pour but principal de recueillir des mesures permettant de déterminer avec davantage de précision la distance séparant Vénus du Soleil.

Terra Australis

Une fois ces observations consignées, James Cook ouvrit les scellés qui contenaient les instructions pour la seconde partie de son voyage: chercher les signes de Terra Australis, l'hypothétique pendant de l'Eurasie dans l'hémisphère nord. La Royal Society, et particulièrement Alexander Dalrymple, était persuadée de son existence et entendait bien y faire flotter l'Union Jack avant tout autre drapeau européen. Pour cela, on choisit de recourir à un bateau qui, par sa petite taille, ne risquait guère d'éveiller les soupçons, et à une mission d'observation astronomique comme couverture. Cook doutait cependant de l'existence même de ce continent. Grâce à l'aide d'un Tahitien nommé Tupaia, qui possédait des connaissances pointues de la géographie du Pacifique, Cook atteignit la Nouvelle-Zélande le 6 octobre 1769. Second Européen à y débarquer après Abel Tasman en 1642, il cartographia l'intégralité des côtes néo-zélandaises avec très peu d'erreurs (notamment sur la péninsule de Banks, qu'il prit pour une île, et sur l'île Stewart, qu'il rattacha abusivement à l'île du Sud). Il identifia également le détroit qui allait porter son nom, le détroit de Cook, séparant l'île du Sud de l'île du Nord, et que Tasman n'avait pas découvert. Il mit ensuite cap à l'ouest en direction de la Terre de Van Diemen (actuelle Tasmanie) avec l'intention de déterminer s'il s'agissait d'une partie du continent austral. Des vents violents forcèrent cependant l'expédition à maintenir une route nord. L'expédition aperçut la terre en un lieu que Cook nomma Point Hicks, entre les villes actuelles d'Orbost (en) et de Mallacoota dans l'État du Victoria.

Deuxieme voyage(1772-1755)

Peu de temps après son retour, Cook fut promu au grade de capitaine de frégate ("commander" en anglais) avant d'être chargé par la Royal Society de se rendre à nouveau dans les mers du sud à la recherche du continent austral. Au cours de son premier voyage, Cook avait démontré que la Nouvelle-Zélande n'était rattachée à aucune terre et estimé la taille de l'Australie. Cook appareilla à bord du HMS Resolution, accompagné de Tobias Furneaux à la tête du HMS Adventure. Il est équipé d'un nouveau chronomètre de type K1, qui permettra un calcul précis de la longitude. L'expédition descendit très au sud, franchissant le cercle polaire Antarctique le 17 janvier 1773 et atteignant la latitude de 71°10' sud. Cook découvrit également la Géorgie du Sud et les îles Sandwich du Sud. Les deux bateaux se perdirent de vue dans le brouillard de l'Antarctique et Furneaux mis le cap sur la Nouvelle-Zélande, où il perdit certains de ses hommes dans une bataille contre les Maori avant de repartir pour la Grande-Bretagne. Pendant ce temps, Cook poursuivit son exploration de la zone Antarctique. Il passa près du continent sans l'apercevoir et remonta vers Tahiti pour se réapprovisionner. Il replongea ensuite au sud dans l'espoir d'accoster le continent mythique, sans succès. Il avait à nouveau embarqué un Tahitien, du nom d'Omai, qui s'avéra moins au fait de la géographie du Pacifique que Tupaia. La route du retour le mena aux Tonga, à l'île de Pâques, à l'île Norfolk, en Nouvelle-Calédonie et aux Nouvelles-Hébrides. Son rapport conclut clairement sur la non-existence de la mythique Terra Australis. À l'issue de ce deuxième voyage, Cook fut promu au rang de capitaine de vaisseau ("captain" en anglais)et la Royal Society lui offrit une retraite honoraire.

Troisieme voyage(1776-1779)

Pour son dernier voyage, Cook commandait à nouveau le HMS Resolution pendant que le capitaine Charles Clerke prenait la tête du HMS Discovery. Le but du voyage était de ramener Omai à Tahiti, qui suscitait la plus grande curiosité à Londres. L'expédition explora tout d'abord les îles Kerguelen où il accosta le jour de Noël 1776, puis fit escale en Nouvelle-Zélande. Une fois Omai rendu aux siens, Cook met le cap au nord, découvre la veille de Noël 1777 l'île Christmas et devient le premier Européen à accoster aux îles Hawaii en 1778. Naviguant ensuite le long du continent américain, Cook décrivit dans son journal les tribus indiennes de l'île de Vancouver, des côtes de l'Alaska, des îles Aléoutiennes et des deux rives du détroit de Béring. Malgré plusieurs tentatives, le détroit de Béring se révéla infranchissable en raison des glaces qui l'obstruaient même au mois d'août. Accumulant les frustrations devant cet échec, et souffrant peut-être d'une affection de l'estomac, Cook commençait à montrer un comportement irrationnel, forçant par exemple son équipage à consommer de la viande de morse, que les hommes refusèrent. L'expédition retourna à Hawaï l'année suivante. Après huit semaines passées à explorer l'archipel, Cook et son équipage atterrirent à Kealakekua Bay sur l'actuelle Grande Île où il séjourna un mois. Son arrivée dut coïncider avec la saison de Makahiki et aux grandes fêtes consacrées au dieu de la paix Lono. La venue de ses vaisseaux et leur parcours dans la baie ont causé leur déification, Cook en tant que chef fut assimilé à Lono. Durant un mois l'équipage reçut un très bon accueil. Peu après leur départ de l'île, une avarie du mât de misaine les contraint à rebrousser chemin pour réparer. Ils décident de retourner sur la Grande île d'Hawaï en raison du bon accueil qu'ils avaient reçu. Au cours de cette seconde escale,des tensions se firent sentir entre les indigènes et les Britanniques et plusieurs bagarres éclatèrent. En effet, la saison de Lono s'était terminée et c'était alors la saison de Ku, dieu de la guerre. Le retour de Cook, considéré comme la personnification de Lono, fut probablement assimilé à un trouble de l'équilibre du monde. Le 14 février, des Hawaïens volèrent une chaloupe. Les vols étant courants lors des escales, Cook avait pour habitude de retenir quelques otages jusqu'à ce que les biens volés soient restitués. Cette fois, il prévoyait de prendre en otage le chef de Hawaï, Kalaniopu'u. Une altercation éclata cependant avec les habitants qui les attaquèrent à l'aide de pierres et de lances. Les Britanniques tirèrent quelques coups de feu mais durent se replier vers la plage. Cook fut atteint à la tête et s'écroula. Les Hawaïens le battirent à mort, puis enlevèrent son corps.

Haut de Page